Duchemin (Louis) - Tome II
Duchemin (Louis), né à Laval le 13 février 1782 de Jean D. du Pré-Boudier, marchand, et de Gabrielle-Françoise Houllière, commença ses études à l'École centrale de la Mayenne et les termina à Paris, au Prytanée français. Le baron de Lespéru le présenta à Volney qui le prit comme secrétaire. Il fut ensuite commis principal du bureau du génie au ministère de la guerre. Encouragé par M. Castel, son ami, il donna d'abord, en 1826, une traduction de l'Énéide, en vers français (Paris, 2 vol. in-8), louée par le Conseil royal de l'Université dans sa séance du 24 juillet 1827. Le Moniteur et la Quotidienne en rendirent compte avec éloge par la plume de deux écrivains, dont l'un était l'élève de Delille et l'autre l'éditeur de ses œuvres. Cette traduction, qui avait coûté douze ans de travail à M. Duchemin, fut encore revue par lui et parut en 1837 en trois volumes in-12 dont le premier, dédié à M. le baron de Lespéru, contenait les Bucoliques et les Géorgiques. La révision de l'Énéide ne fut peut-être pas moins laborieuse pour l'auteur que la traduction première, puisqu'il en retrancha sept cents vers. En égard à l'alternance des rimes, « chaque fois que j'ai voulu me resserrer, dit-il, il m'a fallu retrancher quatre vers, ce qui m'a mis dans la nécessité d'opérer sur dix à quatorze ». On comprend en effet combien il est difficile et délicat d'opérer cette suppression de quatre vers sur quatorze pendant toute la longueur d'un poème épique et de ne rien enlever à l'exactitude et à la correction de la traduction. Car il est bien certain que la deuxième édition est meilleure que la première, qui déjà avait un véritable mérite. Ceux qui ne peuvent lire l'Énéide en latin en auront encore une impression très bonne dans la traduction de Louis Duchemin. On est pourtant surpris de temps à autre de voir combien facilement des vers virgiliens des mieux frappés deviennent en français des vers plats. Les traductions des Bucoliques et des Géorgiques me semblent moins soignées.
L'auteur publia à Lyon, en 1839, et à Paris, en 1846, après retouche de deux mille quatre cents vers, les œuvres complètes d'Horace en supprimant les passages licencieux. Il dédia cette œuvre à sa femme
Toi qu'Amour et Minerve ornèrent de leurs dons,
Et qui fais mon bonheur depuis tant de saisons,
Permets à ton ami de t'offrir cet ouvrage
Et de son long amour reçois ce témoignage.
Je trouve cette traduction plus faible que celle de Virgile et j'en dis autant de la Jérusalem délivrée, traduite en 1856. Cette dernière est pourtant incomparablement supérieure à celle que donna, vers pour vers, le compatriote de L. Duchemin, Louis Bourlier. Elle est aussi concise et se lit sans fatigue. J'ignore l'époque de la mort de Louis Duchemin.
Arch. de la M., B. 728. — Reg. par. de Saint-Vénérand, 1884. — Desportes, Bibliog. du Maine. — Annonces de Larat, 8 septembre 1827, juillet 1838. — Écho, 9 septembre 1855.