Motte-Baracé (Philippe-Claude de la) - Tome III
Motte-Baracé (Philippe-Claude de la), de la famille des seigneurs de Senonnes (V. ce mot), né à Senonnes le 4 octobre 1656 de Pierre de la M. et d'Adrienne de Salles, nommé par Jean-Marquis, son frère aîné, eut une carrière mouvementée. Destiné d'abord à l'état ecclésiastique, doué d'ailleurs de dispositions pour l'étude et d'une vraie piété, il fut l'un des premiers et des meilleurs élèves du nouveau séminaire d'Angers. « Étant cadet de noblesse, dit Grandel, il était si peu avancé qu'il étoit à demi-pension et ne prenoit point de vin. » A Paris, où il alla étudier en Sorbonne, ses parents le laissaient mourir de faim. Il quitta donc les études et entendant un jour un Suisse qui battait le tambour pour enrôler des soldats pour les gardes du pape, il donna son nom, s'arrêta à Modène, chez le duc, avec lequel il avait fait ses études à la Flèche, y resta un an comme gentilhomme servant, se fit capitaine de vaisseau marchand à dix écus par mois, puis revint à Senonnes.
Ses parents lui procurèrent enfin une commission d'artillerie. Il s'y comporta si bien, grâce à ses connaissances en mathématiques, que le duc du Maine, auquel il avait dédié un livre sur les fortifications, le fit connaître au roi. Celui-ci, content de ses services, le donna au roi d'Espagne qui le fit lieutenant-général d'artillerie. 1702. A la première promotion, Louis XIV le créa lui-même brigadier de ses armées avec 600 ₶ d'appointement par mois qui s'ajoutaient à pareille somme pour sa lieutenance. Grandet, qui était lier de son ancien élève, pronostiquait qu'ayant « beaucoup d'esprit, de probité et d'honneur, se sentant de l'éducation reçue au séminaire… il cheminerait plus loin ». On ne le trouve plus employé à partir de 1706, écrit Pinard.
Grandet, Le Séminaire d'Angers, t. I, p. 456. — Pinard, Chronol. milit., t. VIII, p. 161. — Reg. par. de Senonnes.