Nos (des) - Tome III

Nos (des), famille de chevaliers d'origine bretonne établie et répandue dans le Maine depuis le XVIe s. et qui porte : d'argent au lion de sable couronné, armé et lampassé de gueules.

== (François), fils de Jean des Nos et de Louise de Châteaubriand, épousa en 1568 Charlotte de Jousson, dame d'Hémenard, fut chevalier de l'ordre de Saint-Michel, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, gouverneur de Fougères, 1576, 1577. M. d'Angennes le choisit avec trois autres gentilshommes pour commander les cent hommes d'armes levés par lui pour la défense du Mans. Il mourut en 1606. Les tombes de la famille sont dans l'église de la Tannière.

== (Gilles) fit en 1667, devant Voisin de la Noiraie, une déclaration commune avec ses frères : René, sieur de Moussay, demeurant à Ernée ; Philippe et Jean-Baptiste, qui habitaient Montigné en Saint-Berthevin-la-Tannière. Ayant épousé Suzanne de Malnoë, héritière de la Feuillée, il quitta Hémenard.

== (Charles-Louis), de la branche cadette, issue de René des Nos et de Marie de Mégaudais, dame de Pannard, page de la reine en 1752, marié en 1772 à Marie-Étiennette-Eulalie de Romance, fut colonel d'infanterie, puis maréchal de camp et chevalier de Saint-Louis.

== (Gilles), du rameau de Champmeslin et de Forbois, dont les services militaires dans les armées navales sont remarquables, réduisit lui-même la Louisiane sous l'obéissance du roi. Créé chevalier de Saint-Louis, sur l'ordre du roi, par le maréchal de Tourville, 1694, lieutenant des vaisseaux du roi et son pensionnaire en 1696, chef d'escadre et commandant du port de Brest, lieutenant général et commandant en chef dans toutes les mers de l'Amérique méridionale, 1720, il avait en 1724 le titre de lieutenant général des armées navales et de commandeur de l'ordre de Saint-Louis.

== (Charles), frère du précédent, seigneur de Forbois, du Val en Larchamp, de Champrouzier en Saint-Pierre-des-Landes, chef d'escadre des armées navales, 1694, remplaça le marquis d'Amblemont à la lieutenance générale des îles françaises de l'Amérique ; il fut enlevé au mois d'août 1701 par la maladie de Siam qui décimait les Européens.

== (Henri-Louis-René), évêque de Rennes, puis de Verdun, est né à Ernée le 6 janvier 1717 de Charles-Pierre des Nos, fils du précédent, lui-même chef d'escadre. Thérèse-Julienne-Catherine des Nos, sa mère, petite-nièce et filleule de l'abbé Étienne Dausse, abbé de Doudauville, hérita de son grand-oncle l'année même où naissait le futur évêque de Verdun. Elle mourut à Ernée en 1759. Henri des Nos reçut la tonsure au Mans le 31 mars 1724, et les autres ordres à Meaux et à Paris, avec la qualité de clerc du diocèse du Mans. Déjà chapelain de la Motte-Ferrant et des Vaux (Champéon), chanoine du Mans, abbé de Saint-Sauveur de Redon (27 mai 1747), vicaire général de l'évêque de Saint-Brieuc, abbé de Saint-Évroult, il fut appelé en 1761 à l'évêché de Rennes dont il prit possession par procureur le 24 décembre, après avoir reçu la consécration épiscopale, le 16 août, des mains de l'archevêque de Paris, Élie de Beaumont. Il présida plusieurs fois les États de Bretagne, s'attira la haine du parlement et demanda lui-même son transfert sur un autre siège. Bordeaux, où il aurait trouvé un parlement, lui fit peur encore. Il accepta Verdun en 1769 et fit le plus généreux et le plus noble emploi des revenus de ce riche évêché : 20.000  d'aumône par an, 130.000  pour la fondation des Filles de la Charité, la création de nouvelles salles à l'hôpital de Verdun, des secours extraordinaires pendant l'hiver de 1782, donnent une idée de sa libéralité. Il s'exila en 1791, fut accueilli avec vénération par l'archevêque de Trêves, revint un instant en 1792 occuper son siège, retourna bientôt à Trêves, puis à Coblentz, où il mourut, âgé de soixante-dix-sept ans, en 1793. Ses funérailles furent celles d'un prince de l'Empire.

Reg. par. d'Ernée, la Bigottière, Laval. — Arch. de la M., B. 107, 436, 555, 558, 767, 806, 1.694, 1.729, 1.757. — Arch. de la S., B. 174, 1.208. — Arch. d'Indre-et-L., C. 407. — Arch. de Verdun, BB. 34. — Bibl. nat., cab. des titres, 1.048. — Ch. Pointeau, notes mss. — Indépendant, mai 1834. — Echo, 22 octobre 1842. — Mémorial de la Mayenne, t. IV, p. 298. — Le Paige, Dict. du Maine, art. Alexain. — V. les art. : Motte-Valory, Daviet, Courtoux, Moulins-Neufs, etc.