Rousseau de Monfrand - Tome III
Rousseau de Monfrand, famille originaire du pays d'Ernée et de Gorron (Montfranc est en Saint-Berthevin-la-Tannière). Nicolas R., fils de Jean R., sieur du Chêne, épousa avant 1635 N. Chauvin du Tertre, dame de Surgon, fut procureur fiscal de Pontmain et déclara en 1669 ne pas prétendre à la qualité d'écuyer. Il était en 1685, si ce n'est le suivant, lieutenant civil et criminel à Ernée. Nicolas R. de M., son fils, procureur au grenier à sel d'Ernée, maire de la même ville, mari de Marie Le Pennetier, avait en 1709 un écusson aux armes qu'a portées depuis la famille, de… au cœur soutenu d'un croissant, et 3 étoiles en chef, sommé d'un casque de face. — Joseph R. de M., fils aîné, étudiant en droit à Paris, 1716-1718, président en l'élection de Mayenne, puis de Laval, épousa dans la chapelle de la Coconnière, en 1722, Anne-Hélène de la Porte. Il est nommé le 30 décembre 1729 échevin par le parti opposé au maire Lelong, achète sur la fin de sa vie une charge anoblissante de greffier au bureau des finances de Soissons, et meurt, veuf depuis 1755, âgé de quatre-vingt-deux ans, en 1779. — Joseph-Nicolas R. de M., trésorier de France au bureau de Metz (avant 1766), hérita de sa mère Soulgé-le-Courtin et la Forge, épousa en 1760 Marie Duchemin de la Jarossaie, qu'il laissa veuve en 1775 avec cinq enfants. Signalée par sa charité, la dame de Monfrand fut mise la première sur la liste des suspects et enfermée aux Bénédictines, où elle présidait une des deux tables de cette société choisie. Au passage des Vendéens, elle reçut chez elle M. de Lescure, sauva la vie à un grand nombre de républicains et, à cause de cela sans doute, se vit de nouveau emprisonnée avec son fils, Nicolas R. de M., marié depuis peu avec Marguerite-Louise du Mans de Chalais. Au retour des Vendéens, les prisonniers, mis à la chaîne comme des forçats, transférés à Angers, puis aux Ponts-de-Cé, à Doué, à Montreuil-Bellay, décimés par les maladies au point que les populations demandaient leur éloignement par crainte de la contagion, subirent toutes les avanies, tous les supplices. « Vingt fois, M. de Monfrand, écrit son avocat, a vu sa mère expirante entre ses bras. » Mais elle ne devait pas avoir la douceur de mourir près de son fils. On la conduisit à Chartres, où elle expira le 2 mars 1794. La jeune dame de Monfrand, qui avait toujours suivi les prisonniers malgré la brutalité des conducteurs de la chaîne et des gardiens de prisons, finit enfin par obtenir le salut des survivants. Ils étaient neuf de Laval. M. Adrien R. de M., son fils, né le 24 avril 1799, a été jusqu'à sa mort, vers 1880, l'édification et la providence des paroisses de Saulges et de Chemeré. M. Amand R. de M., son frère, né le 11 juin 1800, eut un rôle actif dans l'insurrection légitimiste de 1832.
Arch. de la M., B. 411, 415, 487, 609, 880, 2.998 ; Reg. du Directoire. — Renouard, Essais sur la ci-devant prov. du Maine, t. II, p. 336. — Arch. de la S., H. 744. — Queruau-Lamerie, Comm. Félix. — Bibl. de Laval, fds Couanier, Ak. — Indépendant, février 1867.