Quatrebarbes. — L'enquête ordonnée, en 1247, par saint Louis contre les malversations de ses officiers, nous fait connaître un Foulques Quatrebarbes qui ne semble pas être celui de la généalogie de la famille, connu depuis 1180, et qu'on dit mort en 1220. On sait d'ailleurs qu'un Foulques Quatrebarbes avait pour femme, en 1222. Clarisse ; or Foulques, premier cité, était époux d'Isabeau de la Membrolle. Quoi qu'il en soit, Foulques II est dit d'Angers. Il avait une charge dans une campagne que fit l'armée du roi en Poitou (1242), s'occupant sans doute de l'approvisionnement de l'armée. Plusieurs paroissiens de Challain se plaignent que Foulques leur ait pris du vin, une cavalle, des sommes d'argent, ad opus regis (Hist. de France, t. XXIV, p. 83, 84).

Pierre, qui n'est mentionné que depuis 1358 dans l'ouvrage de l'historien de la famille, est qualifié « Monsour » et cité dès 1331 au chartrier de la Roë (vol. 167, f. 101).

René est le premier auteur de la Généalogie de sa famille ; son contrat de mariage est au chartrier de Montecler, passé le 7 décembre 1641 « en cour de Saint-Laurent-des-Mortiers ». — De même celui d'Hyacinthe, son fils, qui épouse à Ernée, le 15 octobre 1663, Françoise du Plessis-Châtillon.

L'inventaire du mobilier d'Hyac. de Quatre-barbes, à Paris, fait le 21 janvier 1704, à la demande de Louis d'Houllières, son exécuteur testamentaire, mentionne trente-cinq portraits ; — quarante-sept tableaux dans une chambre louée à cet effet du sieur de Toqueville ; — le manteau et la croix d'or de l'ordre du Saint-Esprit ; parmi les tableaux : Une Nativité, 20 ₶ ; une Vierge et une Madeleine, sur bois, 3 ₶ chacune ; une joueuse d'orgue, 12 ₶ ; des fleurs, 8 ₶ ; un paysage, 15 ₶ ; la Vierge et l'Enfant Jésus, 12 ₶ ; saint Thomas, 8 ₶ ; une Madeleine, 5 ₶ ; saint Sébastien, 8 ₶ ; miniature, 4 ₶ ; la Cène, 15 ₶ ; le Christ mort, 3 ₶ ; Annonciation, 10 ₶ ; saint Alexis, 20 ₶ ; un mourant, 20 ₶ ; Hercule, 40 ₶ ; un homme mort, 8 ₶ ; N.-S. portant sa croix, 36 ₶ ; la Vierge et le Petit-Jésus, 6 ₶ ; vases, la Cène, saint Sébastien, joueurs, ensemble, 20 ₶ ; animaux, cuisine, 12 ₶ ; saint Sébastien, Judith, 40 ₶ ; un sacrifice, Jésuites (bois), 18 ₶ ; saint Joconde, enfants, portraits, 6 ₶ ; tête de Christ, fleurs, Adoration des mages, le Christ, trois paysages, 25 ₶ ; une Vierge, la Création, Notre-Seigneur, la Madeleine, un sacrifice, 10 ₶ ; chasseurs, sept petits paysages, 8 ₶ ; saint Jean au désert, 20 ₶ ; la Vierge lavant des linges ; un Christ en croix (bois), la Sainte-Famille, 15 ₶ ; joueur de flûte, quatre sujets divers, 20 ₶ ; vingt-quatre petits tableaux de la Passion (sur bois), 40 ₶ ; Moyse au désert, 6 ₶ ; deux tableaux représentant des dames, 6 ₶.

L'héritage d'Hyac. de Quatrebarbes, qui avait vendu à Louis d'Houllières, le 21 décembre 1703, les seigneuries de Maisoncelles, du Bignon et de Villiers-Charlemagne, était encore obéré, moins cependant que ne le craignait Françoise, sa fille, femme de Clément Guillaud de la Motte, laquelle avait renoncé à la succession, se portant seulement comme créancière. Elle se ravisa et partagea avec sa sœur Henriette, femme d'Henri-François Menon de Turbilly. Celle-ci eut la tenue de la Rongère, y compris Villiers qu'elle retira, et sa sœur la terre de Saint-Denis, de la Motte, Beauvais de Changé, etc.

Deux frères d'Hyacinthe, César et Gilbert, se distinguèrent comme capitaines de vaisseau vers la fin du règne de Louis XIV.

Au chartrier de Montecler, se trouve encore le contrat de mariage d'Alexis de Q., fils d'Hélie de Q. et de Marie Le Lair, tige de la branche de la Sionnière, avec Anne du Boul, passé à la Sionnière, le 8 octobre 1675.

La tradition de la famille, admise par d'Hozier, est qu'elle a le Poitou comme berceau.

L'exemplaire de la Généalogie de Quatrebarbes conservé à la Bibl. nat. dans le cabinet de d'Hozier et annoté par lui à toutes les pages, fut terminé en 1699. C'est sur celui-ci qu'ont été prises les diverses copies.

Hyacinthe de Q., ancien sous-préfet, conseiller général de la Mayenne, a fait imprimer chez Godbert, à Laval, Du remplacement militaire, 16 p. in-8^e, 1848 ; — Opinion de M. H. de Q., membre du Conseil général, sur la révision de la Constitution et sur la loi du 3 mai, 64 p. in-8, 1851 (V. Épigraphie, passim ; — D. Chamard, Les saints personnages de l'Anjou, t. III, p. 124 ; — Marquis de Beauchêne, Le Coudray).